Bonjour à tous
Le bouleversement dû au confinement actuel m'a un peu éloignée de ce blog.
En attendant des posts plus réguliers, avec des conseils de lectures indiennes pour s'évader,
je vous livre un petit texte écrit lors de mon deuxième voyage en Inde.
Je venais de passer deux semaines assez mouvementées. La première à co-animer un stage yoga et écriture, la seconde à visiter, avec le groupe, quelques villes du Rajasthan sous un soleil de plomb. Je me suis alors posée seule une semaine à Pushkar, confinée la journée dans ma chambre d'hôtel avec vue sur le lac sacré.
J'ai écrit ce texte spontanément, à chaud, sur mes sensations du moment et à chaque fois que je le relis je me sens encore en accord avec lui dans mon rapport à l'Inde.
Ici, tu verrais,
On dirait qu’ils ne connaissent pas la propreté
Les rues sont des égouts à ciel ouvert
Les décharges surgissent n’importe où
Ils cuisinent dans de vieilles marmites usées
Des plats qu’ils mangent à la main
Assis à même la poussière du chemin
Ils lavent leurs vêtements, leurs corps,
Leur vaisselle et leurs enfants
Dans des eaux où flottent des déchets
Ils roulent dans des voitures déglinguées
Sur des motos hors d’âge
Pieds nus, à plusieurs sur le porte-bagages
Ils vendent en souvenir pour les touristes
A des prix dérisoires, des objets
Qui ne font pas partie de leur mémoire
Ils boivent à des fontaines métalliques
De l’eau qui a sans doute le goût de rouille
Tous au même verre public
Ils partagent leurs rues
Avec des chiens apathiques
Et des vaches squelettiques
Ils transportent dans des sachets plastique
Du thé chaud ou du riz aux épices
Et jettent le sachet derrière eux
Et pourtant je suis rentrée
Bien plus propre qu’avant
Repue d’épices et de saveurs
Comblée d’attentions et de bienveillance
Vivante de sensations fortes
Remuée d’émotions partagées
Avec la conscience de faire partie
D’un grand bazar universel
Joyeux, fou, triste et éternel
La grande danse du monde
Et de la vie
Pushkar, avril 17
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